Négation et négatif :analyse contrastive français-japonais

(Mémoire de Master 2, Département des Etudes extrême-orientales, parcours japonais)

Mon cursus parallèle au sein du Département d’Etudes extreme-orientales, par cours japonais m’a amenée à rédiger un mémoire que j’ai soutenu en 2012 (mention Très Bien).

Le passage d’une protohistoire à une histoire au Japon met en exergue la tension entre les aspects phonographiques et logographiques de la langue montrée par l’enchainement des différents systèmes scripturaux jusqu’à la Restauration Meiji et le mouvement Genbun’itchi (言文一致).

Qu’il soit morphologique ou syntagmatique, le phénomène de la négation permet de faire jour sur des logiques différentes, épitômes de variations culturelles et linguistiques majeures. L’aspect positionnel, l’effacement et le renversement de la négation constituent autant de variables du sens allant de l’opposition à l’absence ou à la non-conformité.

La négation japonaise bouscule les catégories du discours indo-européennes traditionnelles : phrastique, elle pose question car l’existence-même d’un sujet est remise en cause ; et l’étude morpho-syntaxique de la négation 無い (nai) de « 有る » (aru) révèle les réflexes adjectivaux de ce qui s’apparente à un verbe.
Sur un plan plus pragmatique, elle se rapproche souvent d’une désactualisation temporo-modale en français. Elle trouve également sa place dans les tropes tels que l’euphémisme, les tournures rhétoriques ou l’accès à un degré de politesse plus élevé. La double négation, homogène ou hétérogène comme la réponse à une phrase interro-négative soulèvent aussi des enjeux de traduction. Ces phénomènes amènent au délicat problème des adverbes et des particules d’énonciation (respectivement 陳述の副詞, chinjutsu no fukushi et 陳述の助詞, chinjutsu no joshi).

La négation et la morpho-syntaxe en général entretiennent ainsi un lien symbiotique avec le multi-système scriptural japonais, construit par accrétion depuis le VIe siècle.


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